Je suis venu voir le père (le vertueux Jean de Kronstadt) avec deux paroissiennes. L'une d'elles était, voyez-vous, une femme riche, l'autre femme était pauvre et mal vêtue. Les deux, lorsqu'il sortit à leur rencontre, tombèrent à genoux, et lui tendirent leurs enveloppes. Le père prit les enveloppes dans chacune de ses mains, les tint un peu, puis croisa les mains et leur donna l'enveloppe de l'autre personne. La dame riche s'écria aussitôt : "père, qu'as-tu fait, il y a trois mille (roubles) dans cette enveloppe, c'était pour toi !" Le père répondit : "Si c'était pour moi, qu'est-ce que ça peut te faire de ce que j'en fais ? De plus, tu sais que je n'ai besoin de rien. Tu ferais mieux de regarder ce que tu as dans l'enveloppe... " Dans cette enveloppe se trouvait la lettre du fils de la femme à côté d'elle, dans laquelle il écrivait qu'en raison d'une erreur de calcul, son séjour (il séjournait dans une institution publique) était en danger et, s'il n'obtenait pas trois mille roubles, il n'aurait d'autre choix que de se suicider. Dans la lettre, il demandait à sa mère de le sauver. Quand elle a lu la lettre, le père lui a dit : "Tu vois, tu as sauvé son âme ! Comme tu es bénie ! "
D'après les mémoires d'une résidente de Kronstadt, Olga Malchenko.
