L'Ancien Sisoès - le pardon

 


Un frère insulté par un autre frère s’en vint trouver l’Ancien Sisoès de Thèbes et lui dit : «J’ai été insulté par ce frère et je veux me venger». L’Ancien le supplia : «Ne le fais pas, mon enfant, laisse plutôt à Dieu le soin de te venger». Le frère lui répondit : «Je n’aurai de repos que je ne me sois moi-même vengé». L’Ancien lui dit alors :  «Prions, frère», et, se levant, il ajouta : «Mon Dieu, nous n’avons plus besoin que Tu t’occupes de nous, car nous nous vengeons nous-mêmes». À ces mots, le frère tomba aux pieds de l’Ancien et lui dit : «À partir de maintenant, je ne me dispute plus avec ce frère ; je t’en prie, Père, pardonne-moi !»


Sentences des Pères du désert 

Saint Jean damascène et les corbeilles tressées

 


L
'obéissance couplée avec l'humilité est le fondement de la vie spirituelle, le fondement du salut, le fondement aussi de la composition hétérogène de I'Eglise de Dieu. Le grand et saint Jean Damascène, grand en tout bien, a laissé en tant que moine une trace profonde dans l'histoire de l'Eglise par son extraordinaire exemple d'obéissance et d'humilité. L'Ancien, son père spirituel, un jour le mettant à l'épreuve lui remit des corbeilles tressées et lui donna l'ordre de les porter jusqu'à Damas pour les vendre. L'Ancien fixa un prix très élevé pour les corbeilles, pensant que Jean ne pourrait pas les vendre à ce prix et qu'il serait forcé de les ramener. Jean devait donc premièrement faire beaucoup de route, deuxièmement se rendre comme un moine pauvre dans la ville où il avait jadis été l'homme le plus puissant après le calife, troisièmement demander pour les corbeilles une somme ridiculement exorbitante, quatrièmement faire ce long aller-retour pour rien au cas où il ne vendrait pas les corbeilles. De cette manière, I'Ancien voulait éprouver l'obéissance, l'humilité et la patience de son célèbre disciple. Jean se prosterna devant l'Ancien en silence, et sans objection aucune il prit les corbeilles et se mit en route. En arrivant à Damas, il se rendit au marché et là attendit l'acheteur. Quand il disait aux intéressés le prix de sa marchandise, ces derniers lui souriaient et se moquaient de lui comme d'un fou. Il attendit toute la journée, et toute la journée il fut exposé aux moqueries et à la dérision. Or Dieu, qui voit tout, n'abandonna pas Son patient serviteur. Un habitant de la ville passa par là et observa Jean. Et bien que Jean fut pauvrement vêtu de son habit de moine, le visage émacié et blême à cause du jeûne, l'habitant reconnut en lui l'ancien grand seigneur et ministre du calife, pour lequel il avait travaillé. Jean le reconnut aussi, mais l'un et l'autre se conduisirent comme s'ils ne se connaissaient pas. Bien que Jean eut demandé un prix élevé pour les corbeilles, l'habitant les lui acheta et les paya sans mot dire en souvenir des bienfaits qu'il avait jadis reçus du Damascène. Comme vainqueur saint Jean s'en retourna heureux au monastère et fut la joie de son Ancien.


Source : Prologue d'Ohrid 

Le miracle de Sainte Marina pour Andrea Vassiliou de Chypre

 



En octobre 2000, une famille de Limasol, à Chypre, nommée Vassiliou, a vécu le miracle suivant :


En Grèce, cette famille est bien connue pour les demandes télévisées qu'elle a lancées afin de trouver un donneur pour leur jeune garçon Andrea, qui souffrait d'une leucémie. Le donneur fut trouvé et les parents commencèrent à préparer leur voyage à Houston, au Texas, aux États-Unis, où la greffe de moelle osseuse devait être effectuée. Pendant ce temps, ils priaient et suppliaient le Christ de sauver leur fils.


Avant leur départ pour les États-Unis, les parents ont entendu parler des miracles de sainte Marina et ont appelé le monastère de sainte Marina, situé sur l'île d'Andros en Grèce, pour lui demander sa bénédiction. L'ancien du monastère, l'archimandrite Cyprianos, a promis de prier Sainte Marina. Il a également souhaité aux parents que Sainte Marina soit aux côtés d'Andrea dans le bloc opératoire, pour l'aider. Avec la bénédiction du Père Cyprianos et avec la ferme conviction que Sainte Marina les aiderait réellement, la famille Vassiliou s'est rendue aux Etats-Unis.


Après les examens pré-opératoires qu'Andrea a dû subir, il a été emmené au bloc opératoire. Peu de temps avant le début de l'opération, une femme est venue voir le chirurgien qui allait opérer Andrea. Elle a déclaré être le médecin d'Andrea et a demandé à être autorisée à observer l'opération. La conversation qui en découla prouva qu'il s'agissait bien d'un médecin. Cependant, le chirurgien a répondu que les médecins "extérieurs" n'étaient pas autorisés à être présents dans la salle d'opération et que la politique de son équipe médicale était qu'aucun médecin autre que ceux de l'équipe ne soit impliqué dans des opérations aussi délicates. La persistance de la femme a cependant convaincu le chirurgien de l'autoriser à entrer dans la salle d'opération. Mais avant, il lui a demandé de laisser ses coordonnées [vraisemblablement, son identité] au bureau de l'administration. La doctoresse inconnue s'est exécutée et est entrée dans la salle d'opération avec le chirurgien. Pendant l'opération, elle a donné plusieurs instructions concernant le déroulement de l'intervention. L'opération s'est bien déroulée et, à la fin, le chirurgien a remercié la femme et est sorti de la salle d'opération.


Les parents d'Andrea sont immédiatement allés se renseigner sur le déroulement de l'opération à laquelle le chirurgien a répondu que tout s'était très bien passé, ajoutant qu'il ne comprenait pas pourquoi ils avaient amené Andrea chez lui alors qu'ils disposaient d'un médecin si compétent. Les parents ont été surpris et ont répondu qu'ils n'avaient amené aucun médecin avec eux. Le chirurgien a cependant insisté. Il leur a également dit que lorsqu'il est sorti de la salle d'opération, le médecin d'Andrea était resté là encore quelques instants avec le reste de l'équipe chirurgicale et qu'il était donc probable qu'elle soit encore dans les parages. Il leur a recommandé de partir à sa recherche. Les recherches se sont avérées inutiles, car la "femme médecin" n'était pas dans les alentours. Les époux Vassiliou en concluent alors qu'il s'agit d'un médecin grec ou chypriote qui a décidé de se rendre aux États-Unis pour participer à cette opération délicate. Ils ont exprimé le souhait de savoir qui elle était afin de pouvoir la remercier et, sur la recommandation du chirurgien, ils se sont rendus au bureau de l'administration pour demander ses coordonnées.


C'est avec une grande stupéfaction qu'ils ont lu que la femme inconnue avait signé du nom de "Marina d'Andros". Des larmes de reconnaissance et de joie ont empli leurs yeux lorsqu'ils se sont souvenus que l'archimandrite du monastère leur avait confié qu'il souhaitait qu'Andrea ait Sainte Marina à ses côtés lors de son opération. Les parents d'Andrea ont partagé avec les médias leur joie à la fois pour la réussite de l'opération et le rétablissement de la santé d'Andrea, mais aussi pour le miracle qu'ils ont vécu. La famille Vassiliou a fait le vœu que toute la famille soit présente au monastère de la sainte chaque année le jour de sa fête (17 juillet). Le père Cyprianos rapporte que la famille a fait le voyage annuel de Limassol à Andros chaque été pour remercier Sainte Marina d'avoir sauvé Andrea.


Ci-dessus, des photos de l'interview du miracle ainsi qu'Andrea, qui a été sauvé de la leucémie.