Les mages musulmans et les quarante-deux officiers grecs d'Amorium

 


Q
uand les quarante-deux officiers grecs d'Amorium furent emprisonnés en Syrie, vinrent à eux quelques mages musulmans, afin de les inciter à se convertir à la religion de Mahomet et à obtenir ainsi la liberté. Ces mages insistèrent auprès des officiers sur ce qui leur paraissait être les deux prééminences de l'islam sur le Christianisme : la première prééminence c'est que Mahomet est un prophète plus récent que le Christ, la deuxième prééminence c'est que les mages musulmans remportent des victoires partout, ce par quoi Dieu montre clairement la vérité de leur foi. Sur le premier point, les officiers répondirent : «Si deux hommes sont en litige à cause d'un champ, et que l'un a beaucoup de témoins pour attester que c'est bien son champ, et que l'autre n'a aucun témoignage si ce n'est sa propre affirmation, selon vous, à qui appartient le champ ?» Les syriens ont répliqué :


«Assurément le champ appartient à celui qui a beaucoup de témoins. » Sur ce, les officiers ajoutèrent : «Vous venez vous-même d'attester en faveur du Christ et contre Mahomet. En effet, le Christ a pour Lui le témoignage de tous les prophètes et de tous les apôtres, quant à Mahomet, il témoigne seul pour lui-même.»


Sur le deuxième point les officiers dirent : «Si nous devions apprécier la vérité de la foi selon les victoires dans les guerres, cela signifierait alors que tout les peuples païens, qui ont, d'une époque à l'autre, remporté des victoires dans le monde, comme les perses, les grecs, les romains, et d'autres encore, sont en possession de la vraie foi ! Ce que même vous, mages musulmans, vous n'accepterez jamais. Que vous ayez présentement vaincu les chrétiens ne signifie nullement que votre foi est meilleure, mais que nos péchés sont grands et qu'à cause d'eux Dieu nous châtié à travers vous.»


Source : Prologue d'Ohrid 

Saint Dorothée de Gaza - Le cyprès



U
n grand vieillard se délaissait avec ses disciples en un lieu où se trouvaient des cyprès de tailles variées, des petits et des grands. Il dit a l'un de ses disciples : « Arrache ce cyprès ». L'arbre était tout petit, et aussitôt, d'une seule main, le frère l'arracha. Le vieillard lui montra ensuite un autre cyprès, plus grand que le premier, en lui disant : « Arrache aussi celui-là ». Le frère l'arracha en le secouant des deux mains. Alors le vieillard, lui en désigna un autre plus grand, que le frère eut plus de peine à arracher. Il lui en indiqua un autre encore plus grand : le frère le secoua beaucoup et ne l'enleva qu'à force de peine et de sueurs. Enfin, le vieillard lui désigna un autre arbre encore plus grand, et cette fois le frère, après beaucoup de travail et de sueurs, ne put l'arracher. Le vieillard, voyant son impuissance, ordonna à un autre frère de se lever et de l'aider. À deux ils purent l'arracher. « Ainsi en est-il des passions, frères, leur dit alors le vieillard. Tant qu'elles sont petites, nous pouvons les retrancher facilement, si nous le voulons. Mais si nous les négligeons parce qu'elles sont petites, elles se durcissent, et plus elles se durcissent, plus elles exigent de peine. Si elles ont jeté de profondes racines en nous, nous ne parviendront plus, même avec efforts, à nous en défaire, à moins de recevoir du secours des saints qui, auprès de Dieu, s'occupent de nous.»

Source : Dorothée de Gaza, guide spirituel 

Saint hiéromartyr Ignace le Théophore



Ce saint homme est surnommé le Théophore (« porteur-de-Dieu ») car il a toujours porté le Nom du Dieu vivant dans son cœur et sur ses lèvres. En outre, selon la tradition, il fut nommé ainsi car il avait été porté dans les bras du Dieu incarné, Jésus-Christ. Un jour où le Seigneur enseignait à Ses disciples l'humilité, Il prit un enfant et le fit asseoir parmi eux, en disant: «celui qui se fera petit comme ce petit enfant, celui-là sera le plus grand dans le Royaume des Cieux» (Mt 18, 4). Cet enfant était Ignace. Plus tard, Ignace fut le disciple de saint Jean le Théologien, en compagnie de Polycarpe, évêque de Smyrne. Devenu évêque d'Antioche, Ignace dirigea l'Église de Dieu en bon pasteur; il fut le premier à utiliser le chant antiphonique à l'Église, dans lequel deux choeurs chantent alternativement. Cette façon de chanter avait été révélée à saint Ignace par les anges dans les cieux. 

Lorsque l'empereur Trajan passa par Antioche, alors qu'il partait faire la guerre aux Perses, il entendit parler d'Ignace, le fit venir et se mit à lui conseiller d'offrir des sacrifices aux idoles, ce qui lui vaudrait d'être nommé sénateur. Mais comme les conseils et les menaces de l'empereur restaient vains, saint Ignace fut enchaîné et envoyé à Rome, escorté par dix soldats particulièrement brutaux, afin d'y être livré aux bêtes fauves. Ignace se réjouit de souffrir pour son Seigneur et pria Dieu que les bêtes servissent de tombeau à son corps, et que nul ne s'opposât à sa mort. Après un long et pénible voyage à partir d'Asie, à travers la Thrace, la Macédoine et l'Épire, Ignace parvint à Rome, où il fut jeté aux lions dans l'enceinte du cirque. Les lions le mirent en pièces et le dévorèrent, ne laissant que quelques gros ossements et le coeur. Ce glorieux amoureux du Seigneur Christ fut supplicié en 106 à Rome, sous le règne de l'empereur ennemi du Christ, Trajan. Ignace est apparu à de nombreuses reprises de l'autre monde et a accompli des miracles, ne cessant jusqu'à nos jours de venir en aide à tous ceux qui l'appellent au secours.

Le fils de l'esclave Jean

 

Le vieillard Esset Agha, descendant de l'officier de cavalerie musulman qui fut le maître de saint Jean, raconta avec simplicité à plusieurs chrétiens de Procopio les bienfaits nombreux et variés dont sa famille fut jugée digne par les prières du juste Jean. Avec la sobriété que lui conférait son âge, il racontait la chose suivante : 

« Mes enfants ne vivaient qu'un temps fort court et mouraient alors qu'ils n'étaient que des nourrissons ; ils n'atteignaient pas ce que nous appelons l'enfance afin que nous puissions nous réjouir de leur présence. Après avoir perdu tout espoir dans les possibilités de la médecine, leur malheureuse mère alla, sans que je le sache, près des reliques de l'esclave Jean pour le supplier de lui accorder un petit enfant qui ne mourrait pas dans sa prime jeunesse, afin que nous ayons la joie de voir cet enfant devenir un jeune homme ou même une jeune fille. Elle offrit de le cire d'abeille et d'autres cadeaux à celui qui s'occupait des cierges dans l'église, afin qu'il supplie Jean pour elle et, de plus, elle promit que si sa supplication était entendue et que Jean lui accordait cet enfant, elle l'appellerait "l'enfant de Jean". Et le juste Jean entendit en vérité la supplication de ma femme. Dieu nous accorda un petit garçon robuste que nous avons appelé comme vous le savez "Kyole Giuvan Oglou" [c'est-à-dire "fils de l'esclave Jean"] et il vit encore par la puissance de Dieu et les prières de Jean jusqu'à ce jour et il va à présent à l'école ». 

L'enfant était connu de tous, à la fois chez lui et à l'école sous ce nom de "Fils de l'esclave Jean". Si quelqu'un, ne le connaissait pas, demandait qui était le fils de l'esclave Jean, il répondait immédiatement avec une certaine fierté enfantine, se frappant la poitrine et rayonnait de joie : « Je suis le fils de l'esclave Jean ».


Source : Saint Jean le Russe. Vie et Miracles contemporains

Saint Philarète (Voznesensky) - Miracle de saint Nicolas en Chine

Raconté par le Métropolite Philarète de New York


Les Russes aiment appeler Saint Nicolas "Nicolas le Miséricordieux" car ses miracles sont aussi nombreux que les étoiles du ciel. Je voudrais vous rappeler un miracle touchant qui témoigne de sa miséricorde. Il ne s'est pas produit il y a longtemps, mais bien de nos jours, dans la ville de Harbin [Chine], où j'ai vécu pendant plus de 40 ans. À la gare de Harbin, il y avait une grande icône de Saint Nicolas le faiseur de merveilles, et elle était particulièrement vénérée par tous les voyageurs. Des centaines de bougies brûlaient en permanence devant l'icône. Les personnes qui partaient en train et celles qui venaient les accueillir allumaient des bougies, et des prières étaient constamment adressées au grand hiérarque pour qu'il les protège pendant les voyages. Il y avait toujours beaucoup de monde dans la gare, car le trafic ferroviaire était très dense.

Un jour, les gens qui se trouvaient sur place (ils l'ont raconté d'eux-mêmes, c'est leur propre histoire ; c'était au début du printemps, lorsque la banquise se brise sur le Sungari, sur lequel se trouve Harbin) ont vu un Chinois arriver en courant, trempé de la tête aux pieds. Il a couru jusqu'à l'icône, s'est jeté devant elle et lui a tendu les bras en disant quelque chose en chinois. Les personnes qui connaissaient le chinois ont dit qu'il remerciait le saint de l'avoir sauvé de la mort.

Voici ce qui est arrivé : pour une raison quelconque, il était terriblement pressé de traverser la rivière. Mais la rivière est large et la glace flottait le long de la rivière. Il décida de tenter sa chance. Alors qu'il courait sur la glace, sautant d'un bloc à l'autre, il glissa, perdit l'équilibre et tomba sous la glace. Il était en train de se noyer, de mourir, lorsqu'il se souvint de l'icône du saint merveilleux. Ses compatriotes païens la vénéraient également, tout comme les orthodoxes russes. Alors qu'il se noyait, il s'écria, désespéré : "Vieil homme de la gare, aide-moi !". Il perdit connaissance et sombra complètement ; il était sur le point de périr... quand tout à coup il se retrouva sur la berge, trempé mais vivant et indemne ! Il se précipita vers l'icône et remercia le grand hiérarque pour ce miracle évident et étonnant de sa miséricorde et de son amour.

Tout l'Extrême-Orient, tout le pays de Chine, voue une grande vénération à Saint Nicolas, vous savez. Un jour, un chasseur russe a erré très loin dans la taïga ou la steppe, et il est tombé sur une ferme chinoise où il a demandé refuge. Les sympathiques maître et maîtresse de la ferme l'invitèrent à entrer, et il vit au-dessus de leur porte une icône de saint Nicolas. Il se dit : "Qu'est-ce que ces païens peuvent bien en faire ? Pourquoi en ont-ils besoin ?" Et il voulut la prendre. Son hôte, vexé, lui dit : "Pourquoi veux-tu nous enlever le vieil homme ? Il est si gentil, il nous aide tant. Nous ne le céderons pour rien au monde !"


Ainsi, non seulement l'Église orthodoxe, mais pratiquement toute l'humanité honore ce grand hiérarque. Chaque fois que quelqu'un est en difficulté ou a besoin d'aide, il se tourne vers Saint Nicolas. Ce grand hiérarque entend et exauce chacune des centaines de requêtes qui s'envolent vers lui dans le ciel, à condition que nous le demandions avec une foi ferme et solide. C'est pourquoi le peuple russe aime tant Saint-Nicolas et l'implore constamment : "Ô Père et Hiérarque Nicolas, priez Dieu pour nous !" Amen.

Article traduit en français du site Mystagogy

Saint Ephrem de Nea Makri se manifeste lors d'un songe et une opération


Est-il convenable qu'au XX siècle on parle de rêves ? Et cependant, une nuit bénie vint dans mon sommeil celui qui m'accorderait la foi, qui deviendrait mon protecteur et le compagnon de route de ma vie : mince, avec des yeux lumineux, une barbe clairsemée, vêtu d'un rason usé et coiffé d'un petit skoufos. Je l'ai vu tout vivant en train de manger des poissons, et en dessous de lui étaient assis des petits enfants de tous âges qui demandaient eux aussi de la nourriture. Je me suis fâchée contre le moine et lui ai dit : «Que fais-tu, moine, toi tu manges, et tu ne donnes rien aux enfants? » Il me regarda et la flamme de ses yeux m'inonda. «Moi, répondit-il, d'où je suis je ne peux pas, mais vous, à votre place, que donnez-vous ? Et toi, as-tu donné de la nourriture aux enfants ?» «Comment t'appelles-tu ? Qui es-tu ?» lui demandai-je.«Mon nom est Éphrem» me répondit-il, et mon rêve s'évanouit avec lui. Il s'évanouit aussi de mon esprit, je l'oubliai... 


Deux ans plus tard, mon état de santé nécessitait une grave opération. Au moment où l'on m'anesthésiait, avant que je ne m'endorme, j'entendis une voix à mon oreille : «Margarita,n'aie pas peur, je suis là, près de toi. C'est aujourd'hui ma fête». Quand je me suis réveillée, le médecin me dit : «Tout s'est bien passé !» «Docteur, qui était près de moi au bloc chirurgical et dont c'est la fête aujourd'hui ?» «Personne» me répondit-il. Ma sœur ouvrit le calendrier et me dit que le 29 janvier est le jour de la fête de saint Éphrem le Syrien. En entendant le nom d'Éphrem, je me suis rappelée celui que j'avais oublié depuis deux ans. Lui cependant s'était souvenu de moi, et il était près de moi...! 


J'appris ensuite tout ce qui concerne le monastère et le Saint dont l'higoumène Makaria avait découvert les saintes reliques à Néa Makri. Depuis, j'y suis allée de nombreuses fois et j'ai maintenant un Saint à moi, un protecteur. C'est mon Cyrénéen qui porte avec moi chacune de mes croix, qui prend soin de toute chose spirituelle, qui me protège, qui parle à mon âme. Je le sens toujours qui prie avec moi, là-haut, devant le trône de Dieu. J'ai quelqu'un à moi au Ciel, j'ai foi en lui et je le confesse ! 


Source : Margarita Charakokou, Patision 59, Athènes.

Donner l'aumône au Christ


U
n homme vivant à Constantinople était particulièrement charitable. En sillonnant les rues de la ville, il glissait dans la main des pauvres son aumône et poursuivait aussitôt son chemin pour ne pas entendre les remerciements et ne pas être reconnu. À l'un de ses amis qui lui demanda comment il était devenu aussi charitable, il répondit: « Un jour, dans une église, j'entendis un prêtre dire que quiconque donnait au pauvre donnait dans la main du Christ Lui-même. Je ne le crus pas alors, car je me disais comment cela pouvait-il se faire puisque le Christ était dans les Cieux ? Or un jour en rentrant chez moi, je vis un mendiant, et au-dessus de sa tête resplendissait la Face du Christ. Sur ce quelqu'un passa et donna du pain au mendiant, et je vis comment le Seigneur tendit Sa main, reçut le pain, et bénit le donateur. Depuis lors je vois toujours cette Face au-dessus de la tête des mendiants, et c'est avec une grande crainte que je fais l'aumône autant que je peux. »


Source : Prologue d'Ohrid 

Père Cléopas et l'athée convaincu

 

Une dame orthodoxe appartenant à une famille d'intellectuels de Piatra-Neamts se rendit à plusieurs reprises auprès du Père Cléopas en se plaignant de l'incrédulité de son mari, professeur de physique, qui se déclarait athée convaincu. Sur la proposition du Père, la dame réussit à convaincre son mari d'aller le voir, bien que le professeur dit : «Je n'ai rien à dire à un pope ! Pour moi, rien ni personne ne peut me convaincre !»


Lorsqu'ils arrivèrent à Sihastria, le Père Cléopas était en train de parler aux pèlerins. Après en avoir terminé avec les fidèles et fatigué par une longue journée, il ne s'épargna toutefois aucunement. Ainsi resta-t-il avec le professeur, abordant avec lui l'astronomie (les distances interstellaires), la physique (les lois de la nature et de la création) et beaucoup d'autres choses.


À la fin de la discussion, qui s'était prolongée jusqu'au milieu de la nuit, le professeur sortit un calepin et prit des notes en disant : «Père, dans toutes les écoles où j'ai étudié, jamais je n'ai entendu de telles choses ! D'où savez-vous tout cela ?» «Et qui m'en empêche de le savoir ?» repris le Père Cléopas. Finalement, le professeur demanda à se confesser.


Après un temps, sa femme revint toute joyeuse à Sihastria en disant : «Père Cléopas, depuis que mon mari a eu cette discussion avec vous, il s'est complètement transformé. Il va à l'Église, il prie et il cherche même à persuader les autres de l'existence de Dieu !»


Source : Le Père Cléopas, édition l'âge d'homme 

Saint Silouane l'Athonite - La cigarette

 


Entre décembre 1904 et octobre 1905, saint Silouane est rappelé dans sa patrie en tant que réserviste lors de la guerre russo-japonaise. Un jour, dans le train, un passager lui offrit une cigarette. Père Silouane le remercia mais ne prit pas la cigarette. L’homme lui dit : “Père, vous pensez sûrement que fumer est un péché ? Mais fumer aide dans la vie active ; ça aide à se détendre”. Il continua à essayer de persuader Père Silouane des bienfaits de la cigarette, finalement saint Silouane lui dit : “Avant d’allumer une cigarette, priez, dites un ‘Notre Père’.” L’homme répondit : “Prier avant de fumer, ça ne va pas en quelque sorte.” Et saint Silouane remarqua: “Eh bien ! Si prier avant une action t’embarrasse, il vaut mieux renoncer à cette action”.

La prévoyance de saint Ephrem de Katounakia

 


Un jeune étudiant de Thessalonique entendait souvent des anecdotes concernant les saints Anciens athonites. Il entendit dire que saint Ephrem de Katounakia jouissait du charisme de prévoyance. Il décida d’aller le voir pour constater la chose par lui-même. Quand il arriva à la calyve, un disciple le conduisit auprès du Géronda. Il eut à peine le temps de s’approcher et de faire une métanie, que l’Ancien lui dit « Alors, qu’en penses-tu ? Papa Ephrem a-t-il le don de prévoyance ? » Tous ses doutes s’envolèrent à l’instant et il repartit en paix, assuré qu’il existe encore de nos jours de saints hommes doués de charismes spirituels.


Source : l'Ancien Ephrem de Katounakia