Saint Gabriel Urgebadze - Un « rebelle » dans une brasserie
L'ours qui rendait visite à saint Païsios
Coutume byzantine - Le petit sac de soie
Subsistait à Byzance une coutume surprenante et édifiante lors du couronnement des empereurs dans l'Eglise Sainte-Sophie. En effet, au moment de poser la couronne sur la tête de l'empereur, le patriarche déposait ainsi dans la main de ce dernier un petit sac en soie, rempli de terre en provenance d'un tombeau. Et cela afin que les empereurs aussi se souvinssent de la mort, fuissent tout orgueil et fussent humbles.
Source : Prologue d'Ohrid
Une colombe se manifeste lors d'une procession
Saint Porphyre sauve une jeune fille du suicide
Éphi avait dix-sept ans. Elle passait l'été, avec ses parents et son frère, à Boyati. Ils avaient un jardin avec des cultures maraîchères et en vendaient les produits. Un soir, la mère d'Éphi l'envoya dans une boutique, là dans le voisinage, afin d'acheter du pétrole pour la lampe. Notez qu'en ce temps-là ils n'avaient pas l'électricité. Sur le retour, vers la maison, Éphi rencontre en route un garçon, un de ses camarades de classe. Ils parlaient de leurs leçons. L'endroit cependant où ils s'étaient arrêtés se trouvait derrière un camion. À ce moment-là passa le frère d'Éphi qui les vit en conversation. Il l'a mal pris, car il a cru que le sujet de la conversation était pervers ; aussi l'a-t-il dit à leur mère.
«Éphi nous fait honte, dit-il, elle parle dans la rue avec un garçon.»
Quand Éphi fut de retour à la maison, sa mère la gronda beaucoup et la battit. En ce temps-là, les principes étaient d'une grande sévérité. Éphi en conçut une grand amertume. L'injustice et la suspicion de son frère la révoltèrent.
Le jour suivant, le père qui était absent, revint à la maison. Celui-ci eut à son égard une conduite différente, c'est-à-dire empreinte de compréhension et de bonnes manières.
«Moi, je ne crois pas, ces choses-là, lui dit-il. Viens allons arroser le jardin. Toi tu resteras en observation : quand tu verras qu'un sillon est arrosé, tu me le diras afin que je dirige l'eau vers un autre sillon.»
Ainsi fut fait. Éphi, pourtant, n'avait pas du tout dormi la nuit précédente. Le chagrin et l'injustice l'étranglaient. Elle en fut désespérée et résolut de mettre un terme à sa vie. C'est ainsi qu'au moment où, avec son père, elle partait pour le jardin, elle conçut un projet. Celui de prendre un produit agricole et, le soir, après l'arrosage, de l'avaler en cachette et d'en mourir. Elle pensait : «Je verrai bien alors, s'ils m'aiment.» Elle prit donc ce produit avec elle, le mit dans sa poche et attendait que la nuit tombe pour l'avaler. L'heure difficile ne tarda guère à arriver. Son père lui dit, insouciant: «Va arrêter l'eau au bout du jardin.»
Elle s'y rendit vite. Elle était invisible. Il n'y avait personne autour d'elle. Son père était loin d'elle, distant de plusieurs mètres. C'est alors que, toute tremblante, elle mit la main dans sa poche. C'est à cet instant précis qu'elle entend des pas. Elle n'a pas eu le temps de bouger qu'apparaît devant elle un prêtre inconnu. Elle le salue, et celui-ci lui dit :
«Ma chère Éphi, sais-tu comme le Paradis est beau ! Lumière, joie, allégresse. Le Christ est tout entier lumière ; il répand joie et allégresse sur tous. Il nous attend, dans l'autre vie, pour nous faire don du Paradis. Mais l'enfer existe aussi ; il n'est que ténèbres, affliction, chagrin, angoisse, accablement. Si tu prends cette chose que tu as dans ta poche, tu iras en enfer. Jette-la donc, immédiatement, pour nous éviter de perdre la beauté du Paradis.»
Éphi en fut, tout d'abord, complètement troublée. Mais peu après, tout en ayant jeté le produit, sans s'en rendre compte, elle dit au prêtre : «Attendez. Je vais appeler mon père pour qu'il vous voie aussi.»
Elle court dans le jardin à la recherche de son père. Elle disparaît, à la recherche de son père, entre les grands plants de maïs. Elle le trouve et lui dit : «Père, vite, viens voir un prêtre qui est venu au bout de notre jardin !.»
Quand ils parvinrent, toutefois, à l'endroit où le prêtre était censé attendre, il n'y avait là personne. Pendant longtemps Éphi n'arrivait pas à expliquer tout ce qui lui était arrivé ce soir-là. Elle n'arrivait pas à expliquer la disparition du prêtre. Elle désirait le retrouver. Il lui avait sauvé la vie. Cependant, tous les hivers, toute la famille descendait à Athènes, Éphi se rendait souvent chez sa marraine, laquelle était très pieuse, et elle restait un long temps auprès d'elle. La marraine avait coutume de recevoir chez elle des théologiens, des prêtres, des moines, et de leur offrir l'hospitalité. C'est ainsi qu'une fois, alors qu'Éphi se trouvait chez sa marraine, il y avait de la visite dans le salon. La marraine vient à un moment donné dans la cuisine et dit à Éphi : «Éphi prépare de la confiture et du café et apporte-les dans le salon, pour notre visiteur.»
Éphi les prépare. Elle avait, cependant, pris un peu de retard et, au moment où elle les apportait, la marraine revient au devant d'elle. Elle lui dit alors : «Ne prends pas ce plateau. Prends le plateau d'argent, car la visite est importante.»
Éphi s'en retourna dans la cuisine. Elle changea le plateau et le porta dans le salon. Mais qui voit-elle ? Le plateau faillit lui en tomber des mains. Elle voit devant elle le prêtre qui lui était apparu ce soir-là, si difficile pour elle, dans le jardin familial.
«Je suis le père Porphyrios, lui dis-je en souriant.»
C'est de cette manière que nous avons fait connaissance avec Éphi et, depuis lors, notre amitié est grande. Elle a fondé une famille avec de nombreux enfants. Dieu l'a bénie. Vous voyez quels sont les moyens que Dieu met en œuvre, quand Il veut sauver un être humain.
Source : Père Porphyre, vie et paroles






